Réussir sa pulvérisation bas volume sans se planter

L’essentiel à retenir : la réussite du bas volume dépend avant tout d’une hygrométrie supérieure à 80 % pour garantir l’absorption du produit par la plante. C’est le levier prioritaire pour réduire les volumes d’eau sans perdre en efficacité. Une exigence de rigueur qui gagne encore en performance avec une Pulverisation precise grace au RTK.

Te demandes-tu encore pourquoi l’efficacité de tes traitements reste parfois aléatoire malgré les tonnes d’eau que tu transportes inutilement chaque année à travers tes parcelles ? Maîtriser la pulvérisation bas volume ne se résume pas à réduire les doses, c’est une approche technique qui exige de dompter l’hygrométrie et de caler tes buses au millimètre près. Tu découvriras dans ce guide pratique les étapes concrètes pour sécuriser tes applications et booster tes chantiers, transformant ainsi cette pratique exigeante en un puissant levier de rentabilité pour ton exploitation.

  1. Pilier 1 : la météo, votre priorité absolue en pulvérisation bas volume
  2. Pilier 2 : Le matériel, comment régler son pulvérisateur pour le bas volume
  3. Pilier 3 : Eau et Adjuvants, Sécuriser et Booster l’Efficacité
  4. Pilier 4 : La stratégie agronomique, penser la cible et le produit

Pilier 1 : la météo, votre priorité absolue en pulvérisation bas volume

La météo n’est pas un détail, c’est le patron. Si tu rates ce paramètre, c’est l’échec total assuré pour ton traitement, peu importe la qualité de ton matériel.

Agriculteur vérifiant les conditions météo avant une pulvérisation bas volume

L’hygrométrie, la clé de la pénétration

L’hygrométrie est décisive, surtout pour les désherbants hydrosolubles. Vise impérativement 80 % d’hygrométrie minimum pendant au moins une heure pour garantir l’efficacité.

C’est mécanique : l’humidité fait gonfler la cuticule de la plante. Son volume peut tripler, ce qui ouvre la porte au produit pour une absorption maximale.

Fais le calcul. À 60 % d’hygrométrie, tu perds 25 % de ta bouillie. À 30 %, c’est 50 % qui s’évapore avant même de toucher la cible.

Le bon moment pour traiter : matin, soir et vent

Traite tôt le matin. Le vent est absent huit fois sur dix. Oublie le soir : l’air frais sur sol chaud crée un courant ascendant qui emporte tes gouttelettes.

La rosée est un atout majeur par temps sec. Elle peut apporter l’équivalent de 10 000 litres d’eau par hectare pour mouiller la plante.

Ne dépasse jamais 19 km/h (3 Beaufort). Mais soyons honnêtes, au-delà de 8 à 10 km/h, l’application devient techniquement très compliquée.

Traiter en bas volume avec une météo défavorable, c’est s’assurer un échec total. L’efficacité peut tomber à zéro, peu importe la qualité de votre produit ou de vos réglages.

Pilier 2 : Le matériel, comment régler son pulvérisateur pour le bas volume

Une fois la fenêtre météo validée, le succès repose sur le matériel. Le couple buse/pression est le deuxième pilier, c’est lui qui va définir la qualité de votre pulvérisation.

Schéma des réglages clés pour un pulvérisateur bas volume : buses, pression et hauteur de rampe

Le choix des buses : la précision avant tout

Visez un calibre de gouttelettes précis, situé entre 270 et 300 microns. Cela correspond aux buses de couleur verte, jaune et lilas selon la norme ISO. C’est le standard.

Mon choix privilégié reste la buse XR de TeeJet basse pression. Prenez la buse verte réglée à 1,7-1,8 bar. Elle calibre exactement à 270 microns. Pour moi, c’est tout simplement “le top du top”.

Optez pour un angle de 80 degrés au lieu du classique 110. Vous réduisez la dérive de 10 % et limitez les bouchages.

Pression, hauteur et vitesse : le trio de réglages

Voici une règle d’or : ne jamais dépasser la moitié de la valeur maximale donnée par le constructeur. La pression de travail idéale se trouve entre 1,1 et 1,8 bar.

La hauteur de rampe est vitale pour assurer un triple recouvrement. Pour une buse 80° traitant 1,50 m au sol, placez la rampe à 90 cm de la cible. Le minimum absolu est de 60 cm.

Attention, une vitesse supérieure à 20 km/h ruine tout. Cela augmente la dérive et massacre la qualité de couverture.

Les cas particuliers : anti-dérive et glyphosate

Les buses anti-dérive classiques sont incompatibles avec les produits de contact en bas volume. La seule solution viable est la buse AIXR à injection d’air basse pression.

Il y a une exception pour le glyphosate, qui agit mieux quand il est concentré. Je conseille de l’appliquer avec une buse anti-dérive autour de 50 L/ha.

Pilier 3 : Eau et Adjuvants, Sécuriser et Booster l’Efficacité

Matériel et météo ne suffisent pas. La bouillie doit être parfaite grâce à une gestion fine de l’eau et des adjuvants.

La qualité de l’eau : le paramètre oublié

Le calcium (Ca++) est l’ennemi invisible qui bloque l’efficacité des désherbants, glyphosate en tête. Il faut impérativement neutraliser cette dureté avec des adjuvants spécifiques pour ne pas perdre d’argent.

Surveille aussi le pH, qui dicte la durée de vie des molécules. Un pH entre 5 et 7 (idéal 6) suffit à garantir la stabilité de la bouillie durant l’application.

Optimisation de la pulvérisation agricole : gestion de l'eau et choix des adjuvants

Les adjuvants : à chaque produit son rôle

Les adjuvants boostent la performance mais ne doivent jamais compenser une baisse de matière active.

Passer en bas volume ne veut pas dire tout couper. C’est l’art de concentrer la bonne dose au bon endroit, et les adjuvants rendent cette précision possible.

AdjuvantRôle principalDose recommandéeRègle d’usage
Mouilleant/TensioactifCoupe la tension, étale la goutte0,01 % (1/10e dose)Systématique avec tous les produits foliaires.
Huile estérifiéeDissout les cires, pénétration1 %Antigraminées. Permet de baisser la dose de 20 %.
Sulfate d’Ammonium (SA)Bloque la dureté (Ca++)2 % minimumObligatoire avec glyphosate, avant le produit.
Sulfate de MagnésieEffet alimentaire2 %Pour tout hors désherbage (fongicides).

Pilier 4 : La stratégie agronomique, penser la cible et le produit

Maintenant que la technique est maîtrisée, il faut l’intégrer dans une réflexion agronomique globale. Car la meilleure pulvérisation du monde est inutile si elle n’est pas appliquée au bon moment sur la bonne cible.

Anticiper : traiter jeune et associer les modes d’action

La règle d’or : cibler les adventices jeunes, au stade cotylédon à premières feuilles. Leurs cuticules sont plus fines, la pénétration est donc bien meilleure.

Pour les produits foliaires systémiques, un sol humide est un critère déterminant. Si le sol est sec, la plante est au ralenti et ne fera pas circuler le produit.

Face à la résistance, la seule solution est l’association de modes d’action différents, pas l’augmentation des doses.

Adapter la couverture au type de produit

La couverture se définit par le nombre d’impacts par centimètre carré (impacts/cm²).

  • Produits peu exigeants (20 à 30 impacts/cm²) : Insecticides systémiques, herbicides racinaires, glyphosate.
  • Produits intermédiaires (30 à 50 impacts/cm²) : Fongicides systémiques, herbicides post-levée systémiques.
  • Produits très exigeants (50 à 70 impacts/cm²) : Herbicides et fongicides de contact. Ces derniers demandent un volume d’eau plus important, même en bas volume.

Cette rigueur s’apparente à celle du RTK de précision. D’ailleurs, pour garantir un passage parfait sans recoupement, beaucoup choisissent d’installer sa propre base.

Schéma illustrant la stratégie agronomique optimale et les stades de la plante pour la pulvérisation
Passer au bas volume demande de la rigueur : bonne météo, bons réglages et stratégie adaptée. C’est une agriculture de précision qui paie rapidement.

Pour sécuriser tes passages et gagner encore en confort, un autoguidage fiable est ton meilleur allié. N’hésite pas à faire un tour sur rtk-precision.fr pour t’équiper sans abonnement.

FAQ

C’est quoi exactement la pulvérisation bas volume ?

Pour faire simple, c’est passer d’un “arrosage” massif à une nébulisation chirurgicale. Au lieu de noyer la culture, on réduit le volume de bouillie pour se situer généralement entre 30 et 80 litres par hectare, voire 100 litres maximum. L’idée est de miser sur la concentration du produit plutôt que sur la quantité d’eau.

C’est une technique qui demande de la rigueur, un peu comme quand on s’équipe en guidage RTK pour être précis au centimètre. L’objectif est de gagner du temps de travail, de réduire l’impact environnemental et d’améliorer l’efficacité des matières actives, à condition de respecter scrupuleusement les conditions météo.

Quel volume d’eau faut-il viser à l’hectare ?

Comme je te le disais, la fourchette idéale en bas volume se situe entre 30 et 80 litres/ha. Ce volume permet de maintenir une concentration suffisante de la bouillie pour que chaque gouttelette soit efficace dès qu’elle touche la cible.

Attention toutefois, ce volume réduit ne pardonne pas l’improvisation. Il faut impérativement traiter quand l’hygrométrie est supérieure à 80 % (souvent le matin) pour éviter que ces fines gouttelettes ne s’évaporent avant d’atteindre la plante.

Comment bien régler son matériel pour le bas volume ?

Le secret réside dans le couple buse/pression. Tu dois viser une taille de gouttelette entre 270 et 300 microns. Pour ça, je te conseille vivement les buses XR (TeeJet) de couleur verte ou jaune, utilisées à basse pression (autour de 1,7 à 1,8 bar).

Il faut aussi adapter ta conduite. Ne dépasse pas les 20 km/h pour ne pas créer de dérive et assure-toi d’avoir une hauteur de rampe qui permet un triple recouvrement (environ 90 cm de haut pour des buses à 80°). C’est là qu’un bon autoguidage, comme nos solutions eSurvey sur le réseau Centipède, t’aide à garder une vitesse et un cap constants pour une application parfaite.

Pourquoi la précision et l’étalonnage sont-ils cruciaux ?

Parce qu’en bas volume, tu n’as pas le droit à l’erreur. Avec moins d’eau, la couverture doit être impeccable. Si ton pulvérisateur est mal étalonné ou si tu utilises les mauvaises buses (comme des anti-dérive classiques sur des produits de contact), l’efficacité peut chuter à zéro.

C’est la même logique que pour le travail du sol : on cherche l’efficacité maximale. Il faut donc vérifier régulièrement ton débit et t’assurer que tu déposes le bon nombre d’impacts au cm² selon le produit (jusqu’à 70 impacts/cm² pour des produits de contact).

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